Poètes :

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Dernière inspiration

La vallée de l'ombre de la mort

Mpata,  le 17.06.2013


Il y a très longtemps de cela, j'ai fermé la Bible.
et je ne l'ai plus jamais réouverte.

J'ai gardé d'elle des délices et parfums à jamais gravés dans mon âme,
laissant les versets d'impérialismes et totalitarisme humains pourrir l'esprit d'autres kidnappés.
J'ai gardé ces parfums en moi parce qu'ils étaient éternels et universels.

Et quelque soit le chemin spirituel que je choisirai, je le retrouverai...

Alors, si je peux m'adresser à l'univers en chacun de nous, et non à une race, à un compatriote religieux, ou même à un ami... juste un univers, je lui dirais ceci.

Et si je cite ce verset de la Bible, c'est parce qu'il est digne du cosmos, digne de tous les Etres, dignes du salafiste, digne du bouddhiste, digne de la spiritualité africaine, digne des koufars de khartoum massacrés par leur ennemi,

si je cite ce verset ce n'est pas par prosélytisme, mais parce qu'il est un souffle de rage et de soutien pour nos frères de la Corne, parce qu'il est une béquille pour les naufragés du Kivu
parce qu'il est un rappel bénéfique pour mon âme qui vacille depuis des semaines et des mois.

Et si je cite ce verset de la Bible, c'est parce que je suis persuadée qu'il en existe un similaire sur toutes les tombes de pharaons, sur tous les murs de sages incas, qu'il est gravé dans l'esprit des papou de Calédonie.

Parce qu'ils sont passés par ce sentiment
parce qu'ils ont senti leur cage thoracique se remplir de vent glacial, et les anéantir,
et sauvagement alourdir leur corps, jusqu'à ce que leurs genoux faiblissent
et que leur âme glisse... rampe... s'écroule.

Oh Mon Dieu, ce soir JAI SI FROID, je cours sur le front, ils mont refilé un truc lourd et m'ont dit de tirer avec, mais je ne sais plus comment m'en servir, j'étais entourée d'une armée, elle a été dilapidée, j'étais entourée d'une muraille tombée en ruine,

et me voici parmi ces tranchées, il n'y a plus personne.
Que cette douleur qui ricane dans mes intestins,
je me plie pour la faire sortir

"Maman? Papa? Mes soeurs? Mon frere? mes Amis? La police? Obama? Antidépresseurs? Internet? Facebook? quelqu'un , s'il vous plait, venez me soutenir... je suis seule, je vous en supplie... je vous en supplie..."

Mais personne ne répond.

Car le désert glacial qui sommeille en moi, habité de marais dont personne ne soupçonne la profondeur, est mon paysage dans lequel je dois réussir à planter mon oasis.


Alors je ne me plie plus, je me prosterne
je ne crie plus, je me recueille
je n' hurle plus, je prie.

et sur mon front de guerre, je répète convaincue, je répète jusqu'à ce que je ne sois plus ce désert
mais cet enfant affamé avachi sur le sein de sa mère abattue
je ne sois plus ce désert mais ce soudanais épuisé qui fuit les tortionnaires
plus ce désert mais cette jeune fille violée par son père chaque soir de son enfer
plus ce désert mais cette amie qui a perdu sa mère, qui a perdu son frère.

et je répète, convaincue que vivre superficiellement, dans ce monde décousu, est la raison de mon malheur, la raison de mon manque de repère, le pourquoi de mon insolence.

Mais je ne me plie plus, je me prosterne
je ne crie plus, je me recueille
je ne saigne plus, JE PRIE.


L'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien.
Il me fait reposer dans de verts pâturages,
Il me dirige près des eaux paisibles.
Il restaure mon âme,
Il me conduit dans les sentiers de la justice,
A cause de son nom.
Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi:
Ta houlette et ton bâton me rassurent.
Tu dresses devant moi une table,
En face de mes adversaires;
Tu oins d'huile ma tête,
Et ma coupe déborde.
Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront
Tous les jours de ma vie,
Et j'habiterai dans la maison de l'Éternel
Jusqu'à la fin de mes jours.


Et dans la brume, sans étincelle, dans le glacier que forme mon corps, le feu se forme.
Et dans la brume, sans étincelle, j'avance.

A l'univers en chaque homme, au David de toute contrée, la vallée de l'ombre de la mort dans toute vie, l'Éternel dans toute foi, aux adversaires, et aux futures coupes qui déborderont, ce soir je répète...convaincue.

 

Commentaires

Monique Phoba, 18.06.2013
O., 18.06.2013

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